Film de la Forêt des Suicides

Le cinéma s’est aussi fait l’écho de la Forêt des Suicides.

L’apparition de films comme Nos souvenirs ou The Forest a suscité la curiosité à propos d’Aokigahara.

Nous savons que l’industrie cinématographique d’Hollywood a aussi tendance à faire remakes des films ou des thèmes qui ont eu un “intérêt” dans d’autres pays. Ce qui s’est produit avec le film Aokigahara.

Commençons par le film le plus commercial.

The Forest (La Forêt des Suicides) (2016)

Ce film a été le dernier et le plus réussi. Il allie la terreur, le mystère et le suspense.

Mis en scène par Jason Zada et avec Natalie Dormer, Taylor Kinney, Eoin Macken et Stephanie Vogt. Durée: 93 minutes.

Synopse: Une femme, Sara, de nationalité américaine reçoit l’avis du possible suicide de sa sœur jumelle dans la Forêt de Suicides. Sara se dirige au Japon où elle séjourne dans le même hôtel que sa sœur. Avec l’aide d’un journaliste, Aiden, et de Michi, un guide du parc, elle se rend à Aokigahara à la recherche de sa sœur. Ils campent à l’intérieur de la forêt et…

Les scènes de la forêt ont été tournées dans la Forêt Nationale de Tara en Serbie; les scènes intérieures à Belgrade. Seulement trois scènes ont été tournées au Japon.

Les critiques que le film a reçues étaient plutôt pauvres.

Ces critiques n’ont pas été suivies par le public puisque la collecte dans les cinémas a été d’environ 38 millions de dollars américains, contre un budget de 10 millions de dollars américains.

The Sea of Trees (Nos Souvenirs) (2015)

Le style cinématographique de ce film est développé dans le drame.

Mis en scène par Gus Van Sant et avec Matthew McConaughey, Naomi Watts et Ken Watanabe. Durée: 110 minutes.

Synopse: Arthur, américain, va à Aokigahara avec l’intention de mettre fin à sa vie. Dans la forêt, il rencontre Takumi Nakamura qui s’est perdu après une tentative d’abandonner sa propre vie. Les deux commencent un chemin de réflexion et de survie à travers la Forêt de Suicides, où…

Le film a été tourné presque entièrement à Massachusetts. Les scènes de la  forêt ont été tournées à Northbridge. Seule la scène du Mont Fuji à Shizuoka a été tournée au Japon.

Il a été présenté pour la première fois au Festival de Cannes et les critiques n’étaient pas trop généreuses. Il faut dire qu’il s’agit d’un échec économique: avec un budget de 25 millions de dollars, il a obtenu la première année un peu plus de 800 000 dollars.

Aokigahara (2012)

C’est un film japonais qui a  été seulement distribué au Japon. Le film s’avère être un mélange de drame romantique, mystère et fantaisie.

Mis en scène  par Taku Shinjo avec Aki Maeda, Toshihiro Yashiba et Hiroshi Katsuno. Durée: 108 minutes.

Synopse: Tandis qu’il marche pour la Forêt de Suicides, Matsu rencontre un esprit qui le conduit à son corps sans vie. Les apparitions sont fréquentes et Matsu enquête sur le passé de l’esprit et découvre que…

Il a été présenté pour la première fois au Skip City International D-Cinema Festival à Saitama, Japon, le 14 juillet 2012.

D’autres films liés avec la Forêt de Suicides

Les films mentionnés ci-dessus sont principalement développés à Aokigahara.

D’autres films dans lesquels cette forêt fait partie de l’histoire, par exemple: 47 Ronin (2013), Grave Halloween (2013), Forest of the Living Dead (2010).

La plupart de ces films ont été critiqués pour avoir exposé le sujet du suicide froidement.

Documentaire sur la Forêt de Suicides

Aokigahara est un endroit qui a attiré une grande attention par rapport au taux élevé des suicides qui y ont lieu.

Cette grande attention s’est manifestée dans le grand nombre de vidéos partagées sur l’Internet. La publication malheureuse d’une vidéo enregistrée par le Vogler Logan Paul, qui a dû être retirée en raison du nombre de protestations qu’elle a généré, a été particulièrement frappante.

Parmi les nombreuses vidéos, nous soulignons deux documentaires qui abordent la réalité de la Forêt de Suicides sérieusement ayant  deux points de vue différents.

“Aokigahara Suicide Forest” (2009)

Ce documentaire a été produit par VBS TV (propriété de VICE) en 2009. C’est un film documentaire qui a une durée de 21 minutes. Audio d’origine: japonais. VOS: Espagnol.

Le point de vue proposé est celui d’un garde forestier. M. Azusa Hayano, géologue et garde local. Il nous emmène dans sa voiture à la Forêt de Suicides et, sur la route, il nous parle des aspects personnels de sa relation avec l’environnement et de sa mission.

Une fois que nous arrivons au lieu, il nous place dans le contexte d’Aokigahara, en nous donnant la raison de la formation de la forêt et des noms qu’elle a reçus et sa signification.

Quand la marche dans la forêt commence, il nous raconte de  différentes situations que, par respect au documentaire, je ne révélerai pas de peur de faire un “spoiler”.

L’attitude de respect et de sensibilité de M. Azusa Hayano à travers les différentes époques est frappante.

Nous vous recommandons de le voir.

“La Forêt des Suicides” (2016)

Ce reportage fait partie du programme Cuarto Milenio du réseau de télévision Espagnole Cuatro, dirigé par Iker Jiménez. La durée est de 33 minutes (env.). Langue: Espagnol. Date de publication: 28 février 2016.

Ce rapport est fait en tenant compte du point de vue paranormal. Il contient des situations et leurs tentatives correspondantes de donner une vision d’un pas au-delà de la réalité, en se concentrant un peu plus sur l’aspect mystérieux du lieu.

Ce documentaire sur Aokigahara est plus dramatisé et il intercale d’images prises sur place avec des commentaires des cinéastes sur le plateau de télévision.

D’autres documentaires sur Aokigahara

L’apparition au cinéma d’un film sur le lieu, a suscité un grand intérêt dans la Forêt de Suicides. L’émission de vidéos sur le sujet a été énorme.

Des vidéos de toutes sortes ont été produites, du contenu touristique au contenu paranormal, même à travers le morbide. La grande majorité d’entre eux sont de qualité douteuse.

En effectuant la recherche sur l’Internet, il est frappant de constater que si nous recherchons “documentaire Aokigahara”, dans la section des vidéos, 2 400 résultats apparaîtront; tandis que si nous recherchons “Documentaire de la Forêt de Suicides” nous obtiendront 50 700 résultats. Peut-être qu’une sémantique morbide plus explicite est plus remarquable attire plus l’attention.

De tous ces résultats, la grande majorité sont des fragments plus ou moins longs du documentaire de 2009 de Vice, “Aokigahara Suicide Forest”.

Tours de la Forêt des Suicides

La randonnée à travers la forêt d’Aokigahara peut être une expérience étonnante. Nous pouvons : profiter d’un paysage naturel bien préservé, ou imaginer les expériences de ceux qui entrent dans la forêt pour abandonner leurs vies, …

Comment pouvons-nous arriver à Aokigahara?

La Forêt d’Aokigahara fait partie du Parc National Fuji-Hakone-Izu. C’est parc est l’un des plus visités au Japon.

Nous sommes à Tokyo, après nous allons à la Gare Routière de Shinjuku, où nous prenons le bus pour descendre à la gare de Kawaguchiko pour faire  un voyage de deux heures environ.

En sortant la gare de Kawaguchiko, nous nous adressons vers l’arrêt de bus numéro 1. Nous prenons le bus qui fait la route circulaire “Lac Saiko et Aokigahara Shuyu“.

Après 35 minutes, nous arriverons à la Grotte de Chauves-Souris. C’est le point de départ pour visiter la Forêt des Suicides.

Excursion pour Aokigahara

Dans le Centre d’Information de la Grotte des Chauves-Souris, si nous voulons, nous pouvons louer une visite guidée. Les sentiers de la randonnée ont une durée de 90 minutes.

À la sortie du parking de la Grotte des Chauves-Souris, nous trouverons une carte de la forêt.

Juste au début, au premier carrefour, nous allons vers le Parc Yachonomori (Parc des Oiseaux Sauvages) en prenant le sentier à gauche.

Attention: En aucun cas, nous n’abandonnerons pas le chemin balisé pour entrer dans la forêt.

Dans cette section de la promenade, nous pouvons apprécier les plantes de toutes sortes, en particulier la plante monotropastrum humile, plante saprophyte blanche qui peut être appréciée dès la fin de mai au début de juillet.

Recommandation: Pour une bonne conservation de la forêt, les plantes et les arbres, y compris les racines qui croisent des sentiers balisés, doivent être respectés. Considérant que les racines ne peuvent pas pénétrer le sol de lave, l’équilibre de la forêt est très instable à tout changement.

Tout au long de la visite, nous pouvons profiter des espèces végétales exotiques. Au même temps, nous rencontrerons quelques grottes. Les formes acquises par les arbres peuvent être arbitraires, comme le cyprès du Japon avec la forme d’un serpent de huit queues (animal mythologique).

À  900 mètres du départ, nous arrivons à un carrefour sur lequel nous pouvons prendre le chemin vers: le lac Saiko, le Parc des Oiseaux Sauvages, la Grotte du Vent, ou la Grotte de Ryugu.

Si nous prenons la route vers le lac Saiko, nous pouvons apprécier les arbres aux formes curieuses qui, avec les formes acquises par la lave, peuvent nous rappeler des scènes de films de fantaisie animés. C’est l’une des attractions d’Aokigahara.

En suivant la route, nous atteindrons l’entrée de Nenbahama à côté du chemin. En traversant la route nous atteindrons les remparts avec la carte de la localisation de la forêt ; dès là nous pouvons aller au Lac Saiko d’où nous contemplerons la vue du Mont Fuji.

À partir du  Lac Saiko nous irons vers le parking de Nenbahama, où il y a une salle de repos et l’arrêt de bus de retour à la gare de Kawaguchiko qui, en 25 minutes, nous permettra de prendre le bus de retour.

En tout cas, si nous ne nous sentons pas en sécurité pour voyager seuls au Japon, nous pouvons compter sur des voyages organisés à Tokyo, ou même nous pouvons les trouver au centre d’Information de la gare de Kawaguchiko.

Corps dans la Forêt de Suicides

En 2010, il y a eu 247 tentatives de suicide à Aokigahara, dont 54 sont considérées mortelles.

Sur les sentiers de la forêt, vous trouverez des signes en invitant aux suicides potentiels à reconsidérer leur intention de prendre leurs propres vies ; à travers des phrases inspirantes.

Ils sont écrit en japonaise avec les symboles blancs sur fond brun, et ils peuvent contenir des messages comme : « Ta vie est un cadeau précieux de tes parents. … Ne le garde pas pour toi. Partage tes problèmes. S’il te plaît, cherche de l’aide et ne passe pas par ce lieu seul ». De même manière, les affiches indiquent le numéro de téléphone de l’Association pour la Prévention du Suicide.

Malgré cela, ces messages ne sont pas suffisants pour reconsidérer la décision de celles et ceux qui prennent cette voie.

Aokigahara: La dernière destination

Ceux qui visitent ce lieu avec l’intention de prendre leur propre vie vont dans la forêt, sur ces sentiers non balisés, pour s’abandonner et se perdre à eux-mêmes.

Quelque part dans la Forêt des Suicides, ils abandonnent leur vie en ingérant des drogues ou des substances toxiques ; ou soit par la pendaison.

Les raisons qui les poussent à mettre fin à leur propre vie n’ont pas de rapport avec le seppuku ou le hara-kiri, le suicide d’honneur. En effet,  les suicides sont liés au désamour, à l’échec financier, à la solitude, …

Selon la mythologie japonaise, ceux qui prennent leur propre vie et ne bénéficient pas d’une véritable cérémonie funéraire sont transformés en yūrei (幽霊) ce qui pourrait être traduit comme «les âmes en peine».

La Forêt des Suicides: La récupération des cadavres

De temps à temps, accompagnée de volontaires de la région, la police organise des recherches de restes humaines. Le niveau de décomposition des corps trouvés est varié et dépend du temps écoulé depuis de l’exécution du suicide.

Les équipes de secours vont à la forêt, et si elles trouvent un corps, elles l’extraient de la forêt, et le transfèrent au poste de police.

Dans le commissariat de la police locale, il y a une chambre avec deux lits. Ils y déposent le corps sans vie pris d’Aokigahara dans un des couchettes.

Les membres de l’équipe de recherche jouent au  jan-ken-po (じゃんけん), c’est-à-dire « pierre-feuille-ciseau » pour contourner cette dernière tâche. Ceux qui perdent le jeu doivent accompagner le corps pendant la nuit.

La raison de cette dernière mission est d’éviter que le corps reste seul, en faisant que le yūrei commence à crier, alors le corps retourne au dernier lieu de mort, la Forêt de Suicides.

Cadavres d’Aokigahara et le manga

Dans la culturel populaire japonaise, plus spécifiquement le manga,  il y a des récits d’histoires liées aux corps de la Forêt de Suicides. Par exemple :

  • Kurosagi – Livraison de cadavres : un groupe de cinq jeunes forment les Kurosagi ; ils mettent ses aptitudes spéciales au service des corps pour qu’ils remplissent leurs derniers désirs. Dans le chapitre 1, ils trouvent un corps récent à Aokigahara qui veut rencontrer sa petite-amie.
  • Tokyo Ghoul, (en référence des « goules » qui se nourrissent de cadavres), où le Café Antiku utilise les corps d’Aokigahara pour nourrir les goules et ainsi les empêcher de tuer les humaines.

Dans la cinématographie, il y a des exemples plus explicites de cet aspect de la Forêt des Suicides, mais nous en parlerons plus tard.

Histoires de fantômes dans la Forêt de Suicides

À causes de différentes raisons, Il y a des lieux qui coïncident avec les  apparitions fantomatiques, les présences extraordinaires, les rencontres, les faits,… et qui sont perçus par des gens avec des sensibilités spéciales.

À Aokigahara, les formes fantaisistes des arbres, la particularité de l’éclairage, les effets du vent sur la cime des arbres, les traditions religieuses, certaines pratiques sociales et les légendes populaires sont la source d’histoires de phénomènes paranormaux, ce qui éveille le côté obscur de l’imagination.

La Forêt de Suicides: La scène idéale pour le paranormal

Si nous quittons les marqués trottoirs et entrons dans la forêt, ce qui n’est pas recommandé, nous trouverons une forêt à l’état naturel dans laquelle, il serait très facile de perdre le chemin.

Le substrat volcanique sur lequel se développe la forêt est dur et, sur lui, les arbres poussent avec des racines superficielles qui se propagent de manière chaotique. Ces racines ainsi que les troncs peuvent produire des formes fantasques, telles que: un serpent à huit queues, un cerf,…

À Aokigahara, nous pouvons trouver: un éclairage pauvre et froid, des grottes sombres, des plantes qui ne contiennent pas de chlorophylle, alors elles sont totalement blanches et qui ressemblent aux Fées de la forêt,…

La faune est rare et cela fait de la forêt un endroit très calme et bizarrement tranquille, où tout bruit est facilement audible.

Ces caractéristiques font d’Aokigahara la scène de prototype pour un film de mystère ou de fantaisie, ou même un film d’horreur. Une bonne preuve en est la collection de photos prises à l’intérieur de la forêt par Tomasz Lazar.

Les yūrei, fantômes traditionnels

Dans la tradition Japonaise, il existe une importante collection d’esprits qui pénalisent entre le monde des vivants et le monde des morts. Le Manga et l’Anime ont été inspirés par ces esprits pour développer leurs histoires.

Les yûrei sont les fantômes Japonais. Ils sont spectres en deuil en raison d’un événement qui leur est arrivé dans la vie,  de l’absence d’un enterrement, ou d’un suicide. La forme de leur mort ou le motif qui les ramène sur terre, détermine le type de yūrei dont elles se manifestent.

Les yûrei sont des figures féminines pâles et translucides qui agissent la nuit et qui se consacrent à effrayer ceux qui les blessent. Elles manquent de pieds et se déplacent en lévitation.

Elles sont intimement liées à l’endroit où la mort les a frappées et ne peuvent pas l’abandonner jusqu’à ce que toutes les comptes soient réglées.

D’après la tradition, la forêt d’Aokigahara est l’un des lieux fréquentés par ces fantômes.

Récapitulons: nous avons des traditions séculières qui nous racontent “l’ultravie” des esprits dans la douleur et qui sont enracinées dans la culture populaire. Nous comptons aussi, comme nous l’avons dit dans une ancienne publication, sur un emplacement possible de la pègre; un endroit où l’ubasute a été pratiqué et qui, actuellement, est (tristement) célèbre pour les suicides qui s’y produisent. Enfin, la scène présente des caractéristiques environnementales qui éveillent le côté obscur de l’imagination.

Il n’est donc pas surprenant que dans ce lieu se produisent des expériences, comme les apparitions de fantômes, chez personnes dotées d’une sensibilité particulière qui visitent la Forêt de Suicides.